Encore un site sur les surdoués ?
Bonjour, je suis Marc B., et si je lance ce blog/site d’informations aujourd’hui, c’est pour trois raisons:
- Dans un de mes tout premiers blog, je parlais de mes expériences en tant que surdoué. Je l’avais commencé principalement parce que je m’ennuyais au travail et ça me donnait l’air occupé. Je l’ai tenu seulement 2 mois en 2007 mais ça m’a suffit pour produire juste une demi-douzaine de posts. Récemment j’ai été y jeter un œil pour me rendre compte qu’il attirait encore plus de 400 visiteurs uniques par mois. Maintenant que je suis davantage actif dans la blogosphère, je sais que c’est un résultat qui ferait rêver tout blogueur, surtout pour un blog « mort ». En voyant cela, je me suis dit qu’il y a une demande pour ce genre de contenu, donc pourquoi s’arrêter d’en produire ? Je reprend donc la plume pour enrichir le web sur le sujet.
- J’aime écrire et beaucoup de gens disent aimer me lire. Depuis 2007, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et j’ai croisé pas mal de mes semblables, énormément partagé et beaucoup découvert. Il y a tant de choses que je voulais mettre à plat et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
- J’ai réussi à mettre la main sur ce nom de domaine trop cool qui ne pourrait pas mieux convenir: « surdoué-point-info » et je ne pouvais pas le laisser dormir là dans un coin, d’autant que son précédent propriétaire l’avait simplement laissé dormir sans prendre la peine de le développer. Dans les premiers mois qui ont suivi son acquisition, ce nom de domaine a généré un trafic naturel de 40 visiteurs par mois, alors que la page était totalement blanche. Ne vous impatientez plus, voici le contenu !
Ce blog est aussi le vôtre: sans lecteurs, à quoi bon écrire ? Vos avis sont non seulement bienvenus mais également essentiels.
Ma ligne éditoriale tout au long de ce site sera de vous faire partager la terrible condition des habitants du monde parallèle des surdoués, soit par le biais d’expériences personnelles, soit par celle de ceux qui voudront bien la partager également. Je compte également vous proposer des ressources qui m’ont aidé et laisser ceux qui le désirent en proposer à leur tour. Le contenu est gratuit et accessible à tous.
Pour nous remercier, vous pouvez avant tout laisser des avis et commentaires au bas des articles. Si je passe du temps à écrire un article; cela me fait plaisir de voir des lecteur à leur tour passer du temps à les commenter ou y ajouter des détails enrichissants.
Afin de pouvoir payer l’hébergement et la maintenance du site (j’en ai soupé de l’hébergement gratuit) je vais mettre en place des canaux de monétisation non contraignants pour les lecteurs, comme la publicité, la proposition de liens affiliés et le sponsoring. Bien sûr, nous sommes également ouverts à toute forme de mécénat.
Votre avis compte pour moi, bien plus que vous pouvez le penser.
D’abord, il m’aide à ne pas me sentir seul, vos encouragements me poussent à persévérer. Je dis ça en prévision du moment où, dans 4 à 6 semaines d’ici j’aurais l’impression d’être en panne d’inspiration et la démotivation m’envahira.
Ensuite, il m’aide à me focaliser sur ce que vous aimez vraiment. Si un article ne vous plait pas ou si vous n’êtes pas d’accord, faites-le moi savoir.
Aussi, j’aime répondre aux questions, et Dieu seul sait combien un surdoué peut s’en poser, seulement, si on ne me la pose pas, je ne peux pas y répondre. Et si je ne peux pas y répondre, alors je dis « désolé, je ne sais pas répondre à ça.
Voilà pour la présentation du site. En ce qui me concerne, j’ai 38 ans, marié à la plus douce des épouses, qui m’a donné 2 magnifiques enfants de 4 et 33 mois, qui éblouissent ma vie (sauf quand il me cassent les pieds) . J’ai grandi principalement en Belgique, mais j’ai aussi un peu vécu en Espagne, en France et j’habite actuellement en Angleterre, où je travaille à Londres comme comptable dans un grand groupe international d’information.
J’ai été testé « positif » au QI de surdoué il y a exactement 10 ans, en 2004 et je peux vous dire que ça a radicalement changé ma vie. Elle est mieux maintenant. Comme beaucoup d’autres de mes semblables, j’en ai beaucoup souffert durant mon enfance. J’en souffre encore aujourd’hui mais disons qu’une fois qu’on est arrivé à mettre un nom dessus, du coup on apprend à mieux vivre avec.
Pour ceux qui n’en sont pas et qui nous croient être des privilégiés, j’ai toujours eu envie de dire: « on n’est pas des gens juste un peu plus intelligents que la moyenne, à un niveau qui rend toutes les choses plus faciles, là on l’est à un niveau où ça devient très encombrant et rend à peu près tout infiniment plus compliqué. » Il ne nous est pas étonnant que le taux de suicide augmente proportionnellement avec le QI. On vit dans une société formatée pour des individus moyens, qui répondent aux critères standards qui correspondent au plus grand nombre. Si vous êtes en marge, on vous traite de marginal. Les Surdoués, c’est à années-lumière de la marge qu’ils sont, quasiment dans un univers parallèle.
Bienvenue dans mon monde.
Bonjour,
« Dans une autre dimension » ou « à des années lumières de la marge », oui, c’est bien là les termes qui peuvent décrire la sensation de perdition ressentie face au quotidien. Pour ma part, la révélation de ma différence est récente, je commence tout juste à redécouvrir mon univers avec un autre regard, et cela change tout même si rien ne change pour l’instant. Avant, je regardais simplement le monde me maltraiter sans raison, et parfois j’essayais de me défendre vainement. Maintenant, j’ai réussi à appuyer sur le bouton pause pour observer l’image, j’en suis là. Je souhaite partager ici une partie de mon histoire, l’amorce de cette prise de conscience qui m’affecte au plus au point et impacte la famille entière.
Cela commence cet été, j’ai 32 ans, je vie en couple avec une femme formidable du même âge que moi et une fille de 4 ans (pour mon propos je les appellerai Di et Né). Une situation familiale presque parfaite en parallèle à des situations professionnelles complètement chaotiques.
Nous prenons alors des vacances au camping pour se changer de nos recherches d’emploi respectives et pour se retrouver en famille puisque que Né a fini l’école. Des vacances profitables durant lesquelles nous tentons de corriger les travers de la société de consommation inculqués à Né par la cours de l’école, ces maux la font beaucoup souffrir (exemple : « J’ai des baskets, une casquette et pas toi donc t’es moche et t’es plus ma copine ! », ce serait drôle si ce n’était pas si compliqué à gérer en petite section, d’autant que c’est un comportement généralisé à la classe entière), nous viendrons finalement à bout de ces mauvaises injonctions grâce aux deux mois d’été.
Au camping, tout se passe bien, Né se fait beaucoup d’amis comme à son habitude, en particulier chez les non-francophones (ce qui évite les débats futiles sur les chaussures). C’est une enfant très ouverte, curieuse de tout, polie, gentille, bavarde, que toutes nos connaissances pensent calme, elle est indépendante et c’est une élève modèle à l’école. Elle ne manque pas de nous faire sourire avec ses révélations du type « Je veux avoir 22 ans pour prendre mon appartement et décider moi-même ! », ce qui est quand-même déstabilisant pour les parents quand cela sort de la bouche de leur enfant, du haut de ses 4 ans nouvellement révolus.
Tout se passe bien… A l’exception des conflits parents-enfant habituels. Non pas la dispute classique ou l’on boude un peu avant de se réconcilier. Ce dont je vous parle, c’est d’un combat épique ou l’enfant décharge une colère immense et interminable dont l’origine semble inconnue, et face à laquelle nous réagissons plus ou moins calmement selon l’état de fatigue. Que l’on parle ou que l’on cri, nos phrases se perdent dans un océan de fureur. Cette bataille, qui a lieu au moins 3 fois par semaine, dure jusqu’à épuisement de toutes les forces (souvent les nôtres avant les siennes), et cela dure jusqu’à deux heures de cris intenses en continu ! Inutile de vous préciser que tout le camping nous entendait, même si je l’emmenais s’enfoncer sur 300 mètres dans une forêt proche pour attendre que notre « discussion » s’apaise. Le malaise vis à vis des autres est immense, en particulier en France, pays où, culturellement parlant, l’enfant dérange par définition, et pour peu qu’il fasse des caprices, alors ses parents sont perçus par beaucoup comme de piètres éducateurs qui devraient avoir honte de ne pas pouvoir faire mieux. Nous avons terminé nos vacances que nous avons écourtées d’une journée à cause d’une N-ième crise, puis nous sommes rentrés chez nous, démunis, en nous demandant ce que nous avions bien pu rater pour y arriver moins bien que d’autres, alors que nous ne sommes ni sévères, ni laxistes.
A notre retour, notre voisine, qui travaille dans l’enseignement, nous prête un livre de Jeanne Siaud-Facchin qu’elle a trouvé fort intéressant : L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à réussir. Elle nous confie qu’elle y a trouvé des éléments de solution pour aider un élève en perdition à s’intéresser et à participer aux cours (l’Education Nationale Française est souvent bien embarrassée avec ce type de profil car elle est bien incapable de le gérer si la surdouance ne se traduit pas par la réussite scolaire, un surdoué semble donc condamné à échouer, en France, s’il ne parvient pas à s’adapter seul à l’école).
Ce qui est écrit dans ce livre m’interpelle tellement que je le termine en 2 nuits consécutives. Au premier abord, j’y vois la description de difficultés rencontrés par des adultes qui élèvent des enfants surdoués, un récit hautement semblable à ce que nous vivons avec Né. Dans le même temps, me voilà replongé dans mon enfance au point de ne plus avoir seulement l’impression de lire une histoire similaire à la mienne, non, c’est mon histoire, celle de ma vie passé, présent (, future ?) qui se déroule en tournant les pages de cet ouvrage, racontée de l’intérieur.
C’est douloureux, en deux jours je réanalyse et je comprends enfin la raison de tous les échecs de ma vie que je ne m’étais jamais expliqués auparavant, je peux remonter facilement jusqu’à l’âge de 4 ans ! Je comprends aussi pourquoi je n’y arrive plus professionnellement alors que je suis implanté dans un domaine qui ne connait pas la crise : l’informatique. Pour Di, c’est beaucoup plus vague, pourtant elle commence également à avoir des soupçons sur son cas.
Là commence une quête (particulièrement pour moi qui en éprouve le plus le besoin), il faut confirmer et faire expertiser ce que l’on perçoit, pour savoir comment accompagner notre fille et pour savoir comment me réadapter. S’adapter est quelque chose que j’ai réussi à faire entre 20 et 30 ans, cela m’a apporté plusieurs fois une réussite relative et fragile en même temps, car elle s’effrite toujours avec les années (ou plutôt les mois devrais-je dire car, pour chaque expérience, le temps réel est beaucoup plus court que le temps ressenti, arrivait alors des inquiétudes d’avoir trop vécu et d’être déjà trop vieux à 30 ans, une préoccupation qui ne semble pas avoir de sens pour les autres). Toute cette période professionnelle explose l’année dernière avec la fin de mon contrat à mon initiative et avec la prise de médicament anxiolytiques qui ne me font d’ailleurs pas du bien et dont je me débarrasse rapidement (9 semaines de traitement), en parallèle d’un coaching efficace pour mieux me comprendre. Evidemment, cela n’était pas suffisant. Depuis, je ne sais plus comment repartir (ce qui me bloque est un sujet vaste qui nécessite une autre discussion), je cherche des réponses à comment apaiser ce mal-être.
Nous passons alors quelques tests avec un psychologue spécialisé sur le domaines de la surdouance pour les enfants, lui-même est HQI (il nous a été recommandé par une coach parentale qui nous aide depuis le début à gérer les difficultés avec Né). Ma fille passe les tests d’abord, mais j’y reviendrai après. Ensuite vient le couple, nous utilisons des matrices de tests logico-mathématiques servant au recrutement de pilotes d’avions, permettant d’établir une très bonne approximation de QI jusqu’à 135 (aucun psychologue de confiance ne semble traiter la détection de la surdouance des adultes dans notre région, le psy de Né a donc fait le choix pour nous d’une méthode au résultats fiables pour la question « HQI, oui ou non? », mais bridés sur « HQI, à quel point ? »). C’est dit ! ma femme et moi sommes tous les deux HQI (ayant 100 % de bonnes réponses au test cela signifie que mon QI est supérieur ou égal à 135). Si je ne me trompe pas, 1/2500 est la probabilité pour qu’un couple qui se forme de manière arbitraire soit composé de 2 HQI. Coïncidence ? Non ! Nous nous sommes vus et plus car nous nous sommes reconnus sans se connaître nous-même. Oui il y a des centaines de millions de façons d’être HQI, mais au-delà d’une autre façon de penser, il s’agit d’une autre façon d’être et cette singularité de personnalité se ressent. Je n’ai pas eu d’amis avant 20 ans, et je crois que ceux que j’ai rencontrés depuis et que j’ai gardés sont HQI sans le savoir, je ne suis pas sûr d’avoir le droit de le leur dire… Et si je me trompe ou pire, et si j’ai raison, vont-ils remettre en cause leur existence qui me semble actuellement équilibrée, comme ce qui se passe pour moi aujourd’hui ? Quel soulagement de savoir pour moi, mais je suis complètement paumé, je ne sais pas quoi en faire. Au début juste savoir suffisait, maintenant je commence à me faire rattraper par la question « combien ? ». Je me demande si c’est malsain ou élitiste, c’est plus fort que moi, je fais le test sur internet, il y en a 9 différents mais similaires sur un site notoire, je ne sais pas ce que ça vaut, j’en ai fait 4. Sur les 2 premiers, je trouvais inconfortable l’utilisation des jeux de cartes et je n’avais pas envie de me fatiguer, je prends 139 puis 135. Ensuite, j’ai compris leur logique d’assemblage et là je fais 151 puis 145. Autant dire que cette spéculation sur internet ne m’aide pas. Di a un vécu totalement différent et elle semble le digérer bien mieux que moi. Cependant, pour elle, il s’agit d’un secret que l’on doit cacher à tous (y compris à ses amis).
Le diagnostique et bien plus compliqué à poser pour ma fille qui a abordé les tests avec méfiance. En effet, j’ai senti qu’elle n’a pas cru à l’argument « tu vas faire une série de jeux », je pense qu’elle aurait été plus réceptive à l’affirmation « Nous allons te donner un petit travail à faire ». Par ailleurs, elle est experte pour sentir la santé mentale de ses parents et en particulier la mienne car je l’ai gardé à la maison pendant 1 an et demi quand nous habitions en Irlande, elle me connaît donc par cœur. Par conséquent, elle sentait que j’attendais quelque chose de ces tests et je l’ai vu se mettre en opposition passive par rapport à moi comme elle le fait si souvent : elle répondait parfois à côté de la question posée, avec son expression de visage de l’expérimentation qui avait l’air de dire « Et si j’échouais au test, juste pour voir ? ». Pour quelqu’un qui la connait, l’attitude de donner volontairement une mauvaise réponse sautait aux yeux. Le test de QI officiel a donc donné 115, ce qui a étonné le psy qui a cru avoir raté son calcul. Né est-elle HQI ? la question reste entière. C’est probablement pour cela que les spécialistes disent que les tests ne sont pas significatifs avant 7 ans. Pourtant, une chose est sûre, le livre nous a donné des clés que nous avons mis en application immédiatement dans nos comportements vis à vis de notre fille, et, depuis cet événement, si les frictions avec elle peuvent encore être très intenses, il est bien rare qu’elles durent plus de dix minutes. La situation est redevenue gérable, la rentrée à l’école se passe bien aussi, cela nous permet de se détendre sur la question pendant quelques années encore, en restant vigilants sur ce point.
Je suis intelligent, c’est clair, ça devrait être simple, pourtant ça ne l’est pas ! Comme tu l’as dit un peu différemment, sur ton blog précédent, j’échangerai bien quelques points de QI contre un peu de normalité. Mais dans mon cas c’est un faux souhait car cela remettrai probablement en cause l’existence de ma petite famille que j’affectionne particulièrement.
Etant au travail je ne m’étendrais pas plus que ça, mais je tenais à vous remercier pour ce site, et ses articles, ainsi que votre précédent blog, j’ai été récemment diagnostiqué (à l’âge de 20 ans, cela peut déjà être considéré comme tardif mais je suis bien conscient de la chance que j’ai, étant donné que certain ne le découvrent que bien plus tard, ou même ne le sauront jamais…) et je dois dire que c’est pour moi un soulagement de mieux comprendre mon fonctionnement ainsi que de réaliser que l’on est pas seul dans cette situation. Je ne peux qu’encourager toutes les personnes qui participent à la diffusion d’informations sur le sujet, j’ai touché le fond à plusieurs reprises mais désormais j’ai vraiment cette volonté de rebondir, en acceptant ma différence. Un grand merci à vous tous qui alimentez ce site, par vos articles ou par vos commentaires. Que la belle famille des zèbres prospère et s’épanouisse !