
Après de nombreuses difficultés scolaires, les surdoués ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit d’affronter le monde du travail.
Cet article est une reproduction d’un article que j’ai publié le 14 juin 2007 sur un blog qui a disparu depuis (mais qu’on peut encore voir ici).
Les gens qui m’apprécient et qui connaissent ma particularité pensent que j’ai de la chance d’être surdoué. Pour eux, tout doit nécessairement être plus simple. Certains m’envient même.
Dans la série « hqi, handicap ou avantage? » les débats sont interminables, surtout au sein de la communauté des HQI.
S’il ressort que dans l’absolu c’est bien un avantage, je dirais que de manière relative, c’est effectivement un handicap. Je veux dire, si on fait une comparaison relative, les HQI sont relativement handicapés dans une société qui n’est absolument pas dessinée pour eux.
Bon, c’est vrai, on ne circule pas en chaise roulante, c’est plutôt au niveau intellectuel que cela se remarque.
Employé (vs. ouvrier) : salarié d’une entreprise engagé pour fournir un travail intellectuel.
Telle est la définition que notre bon Droit du Travail donne à ceux qui louent leur services aux entreprises pour faire bouillir la marmite.
Les ouvriers, eux, ne se posent pas de questions. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a quand même certains surdoués qui ont eu l’intelligence de se trouver un travail comme ouvrier.
Avantages : ils ne se prennent pas la tête et sont conscients qu’on ne les paye pas pour réfléchir. Cela leur donne donc tout le loisir de se concentrer sur d’autres sujets que leur travail. C’est comme ça qu’on y trouve beaucoup de philosophes ou de poètes. Et puis l’activité physique est pas mauvaise du tout ; ils appliquent quotidiennement l’adage Un esprit sain dans un corps sain.
Les employés en revanche, ont un peu plus de mal à s’épanouir dans la vie professionnelle. Bien qu’on leur demande de fournir un travail intellectuel, on est bien loin de leur demander de pousser à fond leurs facultés. Le résultat attendu est toujours celui que fournirait une personne normale située dans la moyenne.
Cependant, un surdoué a la capacité de comprendre plus vite, d’apprendre plus vite, de réagir plus vite, de voir plus loin et d’aller à l’essentiel tout en faisant extrêmement attention aux détails, il est méticuleux et peut faire plusieurs choses à la fois.
Tout ça, il l’ignore car pour lui, c’est tout à fait normal de bosser ainsi. C’est quand on le confronte aux autres membres d’une équipe que ça flashe. Donc, il colle pas du tout avec l’image que les autres donnent d’un travail similaire.
Quand tout va bien, il s’intègre sans faire ombrage aux autres tout en leur fournissant son aide. L’intérêt de l’équipe, de l’entreprise, du projet primera sur ses intérêts personnels. Cette attitude lui semble la meilleure car c’est la seule bénéfique pour tous (et donc pour lui) à long terme.
Par contre, dès qu’il est confronté à ne fût-ce qu’une seule personne qui placera ses propres intérêts avant ceux du groupe, ce sera le clash. La guerre sera très vite déclarée et les affrontements seront violents.
Les pires ambiances professionnelles qui m’ont été témoignées par des autres HQI mettaient toutes en scènes des personnes incompétentes, prétentieuses, malhonnêtes et surtout de mauvaise foi. Ces gens-là ont souvent bâti une réputation sur du vent et ont gravi les échelons à la force de leur baratin. Si un surdoué débarque, sa clairvoyance aura tôt fait de mettre en pièces les chimères dressés pour s’assurer une place au soleil et les profiteurs se sentiront très vite menacés.
Cela est également valable pour tout autre groupe social, à la différence qu’il est plus difficile de quitter son travail. En général, le HQI se fera évincer par les coups tordus qui lui seront assénés. Et comme il est pas si facile de rompe un contrat d’employé, la guerre d’usure s’installe et celle-ci peut être impitoyable. A ce conflit deux issues possibles : ce sera l’un ou l’autre.
La première sera que, de guerre lasse, le HQI préférera se retirer car il n’envisagera pas de solution plus intelligente s’il sait qu’il trouvera facilement le moyen de retomber sur ses pattes.
L’autre issue voudra qu’il décide de rester et alors la suite dépendra de sa combativité. Soit il encaisse en silence et dépérira intellectuellement parlant, soit il se mettra à riposter. Et c’est là que ça commencera à faire mal.
Un surdoué qui devient retors peut devenir dix fois plus vicieux que n’importe quelle autre personne. Il fera bien attention à ne jamais se faire prendre en défaut et mûrira des coups bas que nul autre ne pourra imaginer.
Dans l’escalade, il se ménagera des coups de maître et en définitive, quel que soit le prix à payer et du temps que ça prendra, il aura le mot de la fin car s’est souvent un mauvais perdant mais un obstiné hors pair. Même qu’il se fait éjecter, il reviendra et vous pourrira la vie.
Un autre environnement qu’il est pas si facile de fuir, c’est l’école. Quand une telle situation se développe à l’école, les résultats peuvent donner ce que j’ai commenté dans un précédent post.
Le petit Arnaud n’a pas eu la combativité suffisante et il l’a payé cher. D’autres, devenus adultes ne l’ont pas plus et le paient aussi plein pot.
Autant vous dire que le surdoué fait rarement carrière dans la même boîte, d’autant plus s’il arrive dans la vie active en ignorant son handicap.
La désinformation dont a fait l’objet cette classe de la population ces vingt dernières années a réduit à néant la prise en compte de cette particularité par les ressources humaines des entreprises.
Avant, il était courant de passer un test de QI dans un processus d’embauche de la même façon qu’on en passait aussi avant d’entrer au Service Militaire. Mais Au nom de l’Egalité des Chances, cette pratique a été bannie.
Le filtre a sauté, les surdoués envahissent la place, à tous les niveaux. Ils sont plus de 200.000 en Belgique et moins de 3% d’entre eux se savent l’être. Vous en côtoyez sans doute l’un ou l’autre sans vous en rendre compte.
L’exploitation des surdoués dans l’intérêt de l’entreprise n’est plus du tout à l’ordre du jour. C’est même devenu une notion oubliée de tous. Pourtant, ils ont certainement quelque chose de concret à lui apporter. J’ai bien tenté de postuler à quelque emploi en mentionnant que j’étais membre de Mensa dans le CV mais si ça ne passait pas inaperçu, cela se retournait contre moi.
Donc, j’ai fini par retirer cette mention et j’ai retrouvé du travail. Mes collègues m’ignorent surdoués et je le leur cache bien. Je ne voudrais pas créer d’ennuis surtout…
HQI138